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Quelque part oublié dans toutes nos discussions sur l'identité et toutes nos conceptions du wiki sans ego, de LeCollectif et de la communauté, il y a la montée de l'individualité dans les sociétés urbanisées. Une des résultantes-clés du Modernisme a été la conception du Soi comme unique, distinct, personnel, profane et moi. Ceci contrastait avec les notions précédentes du soi qui étaient plus humbles et plus sociétales, renvoyant à la culture occidentale jusqu'à au moins LaPolis? d'Aristote où la conception du Soi était comme un membre fonctionnant dans la communauté la plus grande. La pression de l'urbanisation de se sentir perdu et dilué dans une foule sans visages a forcé les personnes à ancrer leurs vies dans la seule chose qui restait à leurs côtés : eux-mêmes. Et puis, le besoin de se différencier pour rester identifiable envers soi-même a provoqué l'émergence de modes de style -- puis les vents de la mode et maintenant la poussée des marques de style de vie.

Les Américains ont un sens très développé de LeIndividu étant donné que l'Amérique s'est construite sur l'idéal Eclairé d'un état raisonnable, qui englobait nécessairement des conceptions économiques et politiques de LeIndividu en tant qu'acteur rationnel, contrairement à l'irrationnalité et à l'EspritDeRuche de l'Église. Ce fil historique se poursuit aujourd'hui et vous constaterez que la culture américaine est fortement individualiste et libertaire, souvent au grand regret des autres cultures imprégnées d'histoires plus anciennes.

Citons E.E.Cummings, citons-le pour un passage de l'introduction de ses "Collected Poems" de 1938 cité dans "the Norton Anthology", ceci cité sur une page web qui cite une liste de diffusion [1] (*) :

Dans les années trente, e.e.cummings a visité la Russie Soviétique. La Révolution était encore populaire. Mais E.E.Cummings n'appréciait pas cette sur-accentuation du collectif et cet effacement de LeIndividu. Il donne ce compte-rendu de sa conversation avec un dramaturge italien :

"tell him I drink . . . to the individual"
("dites lui que je bois . . . à l'individu")

A pause "he says that's nonsense, ."
(Une pause "il dit que c'est absurde.")

"tell him I love nonsense and I drink to nonsense." Pause
("dites lui que j'adore ce qui est absurde et que je bois à l'absurde. Pause)

"he's very angry. He says you are afraid"
("il est très en colère. Il dit que vous avez peur")

"tell him I am afraid to be afraid"
("dites lui que j'ai bien peur... d'avoir peur")

noisemusic,a waiter's glaring. "He believes you are mad."
(noisemusic, regard foudroyant d'un serveur. "Il pense que vous êtes fou.")

"Tell him a madman named noone says,that someone is and anyone isn't,and all the believing universe cannot transform anyone who isn't into someone who is.
("Dites lui qu'un fou du nom de noone dit, que "quelqu'un" est mais que "quelqueun" n'existe pas, et que tout l'univers peut bien y croire il ne peut pas transformer "quelqueun" qui n'existe pas en "quelqu'un" qui est".)

[ed : Voir le poème paru plus tard dérivé de cet échange. [anyone lived in a pretty how town]]

Le PostModernisme commence à détruire cette conception de l'Individu comme centré et cohérent ; à la place nous avons une perception socialement construite de e.e.cummings, partiellement appréciée et encouragée par lui-même. Maintenant que LeIndividu se fond dans la société en s'y encapsulant, et bien qu'il reste à la barre de sa propre navigation, il se peut dans les faits qu'il ne réussisse pas à rester distinct, délimité, ou même identifiable compte tenu des vagues plus grandes et plus fortes de la culture sociale. La Globalisation est à LeIndividu ce que le glacier est à l'arbre. Il est désormais possible que nous n'arrivions même plus à tracer la frontière entre nos propres conceptions mentales de nous-mêmes et le reste du monde. Au lieu de cela nous devons fouiller plus profond au coeur de nous-même pour y trouver quelque chose d'encore moins malléable : notre temps ; désormais notre conception de nous-même, ce sont nos histoires, notre futur, nos projets de vie . Mais même ceux-ci sont vulnérables...

Voir aussi UnIndividu, LeCollectif, CestQuoiLaMultiplicité.


Je suis sceptique à l'idée que les gens dans des temps lointains ne pensaient pas tout autant en termes de "Moi comme Individu". Même si c'est une belle idée, et possible. -- BayleShanks

(Pour avoir un point de vue extrême sur la façon dont les gens vivaient dans l'ancien monde, il est probablement intéressant de mentionner ici Julian Jaynes, et son ouvrage "The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind" [2]. De son point de vue, non seulement la notion de l'individu, mais aussi la conscience elle-même, sont des développements relativements modernes. Bien sûr, son avis ne semble pas être très populaire ; peut-être que nous, les vieux démodés, sommes les seuls à se souvenir de lui. -- DavidChess)

(Attention : je suis peu précis à ce sujet ; la théorie littéraire historique n'est pas mon point fort). Il est évident quand on observe l'histoire de la littérature occidentale qu'il y a eu une spectaculaire intériorisation de perspective après la création de la psychanalyse par Freud, la défaveur de l'Église et les pressions de l'urbanisation sur le psyché. Ce n'est pas que les gens auparavant aient été des zombies, manquant de conscience d'eux-mêmes. En fait, la conscience de soi-même était souvent très intense : même les Confessions de Saint Augustin sont fortement personnelles ("chasteté, mais pas encore !"), et certaines des premières écoles grecques comme le Stoïcisme semblent avoir préfiguré les existentialistes du milieu du 20ème siècle. Cependant, les intentions sont différentes ; par exemple St Augustin a écrit les Confessions pour renforcer l'ordre religieux, pas pour exprimer une individualité effrénée. La conception de l'Individu est une position philosophique, hautement cognitive, un ensemble de métaphores que les gens utilisaient pour naviguer au sein de leurs époques. Avant cela il y avait des notions primordiales de positionnement au sein de la société, soit en tant qu'élément d'un ordre social supérieur, soit par rapport à un ordre Divin ou les deux (cf. RoiDieu). La Modernité fut un schisme entre l'Institutionnalisme (UnIndividu) et la réaction naturelle à cela : une plus grande attention portée à l'individualité. L'Existentialisme a fourni un sens à l'individualisme en dépit de la société plus large, alors que le Stoïcisme ne fournissait aucun sens car il ne pouvait pas concevoir de sens sans une société plus large. Et maintenant nous dépassons la simple intériorisation pour construire un ordre complexe de l'Individu "en dedans" (under the skin) ; d'où multiplicité.

Il est bon de regarder l'art comme exemple. L'art grec a cherché à exposer le perfectionnisme à l'aune d'un idéal extérieurement contenu. L'art romain a cherché à répliquer le passé avec perfection. L'art médiéval a cherché à expliquer le mode chrétien. L'art de la Renaissance a cherché à refléter la nouvelle foi du rationalisme : il a cherché à rationaliser la représentation, et de ce fait il n'est pas seulement devenu techniquement parfait, mais il a reflété thématiquement (politiquement) la société rationnelle. L'art moderne a considéré que rien ne devait demeurer sacré, croyant que l'exploration réellement rationnelle/scientifique ne pouvait pas soutenir un point de vue plus haut qu'un autre, et a ainsi dépeint le profane. Ulysse de James Joyce, comme portrait épique d'un homme qui serait sinon resté insignifiant est un canon du genre. Les peintres post-classiques qui ont commencé par faire des portraits de qualité médiocre pour ensuite arriver à exprimer la beauté même dans les distorsions. Comme tout ce qui est moderne, l'art Moderne est schismatique. Vous avez les artistes Abstraits qui ont cherché à découvrir/construire méthodologiquement scientifiquement/psychologiquement ce qu'est l'art (~institutionnalisme) et vous avez tous les autres (par exemple les Dadaïstes) qui ont créer une vague de fond artistique quand ils ont découvert philosophiquement qu'une telle discipline scientifique de l'art n'existait pas (et qu'il n'y avait aucune science). Certains ont argué du fait que le PostModernisme n'était rien moins que cette dernière veine du Modernisme portée jusqu'à sa conclusion naturelle, et que de ce fait le PostModernisme n'existe pas vraiment, pour autant je soutiens l'idée qu'il y a un décalage à partir du moment où les thèmes des Modernistes ont envahi nos propres conceptions internes de l'identité, telle la croyance dans l'identité comme construction sociale (considérez le sexe et les gays). Meatball suit cette veine, c'est la raison pour laquelle nous employons des SolutionsCommunautés de manière tellement efficace, alors qu'avant vous aviez cette croyance que l'Individu était immuable (d'où le racisme ; une identité génétiquement prédéterminée !) et de ce fait vous aviez à utiliser des outils externes (SolutionTechnologie) pour exercer l'influence. MeatBall travaille véritablement pour trouver une approche méthodologique à la construction sociale.

Notez que ceci se rapporte à des points de vues traditionnels. La nature humaine n'a pas changé en dix mille ans ; il y a toujours ceux qui, pris à travers l'histoire, montrent des caractéristiques semblables aux thèmes culturels dominants d'aujourd'hui, et ceux d'aujourd'hui qui reflètent des modes dominants précédents. Rappelez-vous aussi que vous êtes emprisonnés dans votre propre esprit culturel réglé par ce qui a été construit pour vous depuis la naissance. -- SunirShah

En effet. La différence moderne peut être que ceux qui osent être des Individus soient moins prêts à se faire brûler sur le pieu ou à être bannis. A la place, nous avons simplement laissé la ConcentrationMédia? les rendre inaudibles ou invisibles. – KatherineDerbyshire

Katherine : Je vois un niveau d'ironie dans votre commentaire puisque les technologies web ont fourni aux Individus une capacité sans précédent de pouvoir s'exprimer. Il est bien sûr avéré que pour la plupart des individus leurs paroles sont noyées dans la masse, mais je suis vraiment stupéfait de la manière dont Google trouve (et amplifie) si promptement les 'chuchotements' même les plus silencieux. En outre, malgré l'in(fâme) scène dans le Réseau cinématographique, j'ai l'impression que la Majorité Silencieuse est un composant croissant de toutes les sociétés (j'ai aussi une certaine conscience de la baisse du pourcentage de la population qui prend la peine de voter, pour un grand nombre de raisons diverses, j'en suis sûr, mais néanmoins ils cèdent vraiment au voix stridentes des groupes spéciaux d'intérêts). -- HansWobbe


Vous pourriez vouloir regarder ça : http://www.nooranch.com/synaesmedia/wiki/wiki.cgi?NetoCracy -- PhilJones


J'ai une copie du livre de Jaynes et j'aime à penser que je ne suis pas tout à fait encore un vieux croûton démodé...

De mon point de vue... Si la nature humaine n'a pas changé à travers l'histoire, alors il est raisonnable d'affirmer que la société n'a pas d'impact sur l'individu, car la nature humaine demeure statique. Si, cependant, les forces sociales et culturelles forment l'individu, alors il est raisonnable d'affirmer que la nature humaine comme nous l'expérimentons aujourd'hui est vraisemblablement profondément différente en essence de la nature humaine telle qu'ont pu l'expérimenter d'autres cultures anciennes. De mon expérience, la nature humaine dans les traditions orientales et occidentales sont non seulement deux conceptions très différentes, mais ont aussi des expériences tout à fait différentes de la réalité.

La racine de la pensée Occidentale et de la culture, et par conséquent de "soi" en Occident, est communément attribuée à Socrate dans le champ philosophique et au Christ et au Judaïsme de la première heure dans le champ théologique. Chez Socrate nous trouvons la platitude "La seule chose que je sais est que je ne sais rien." Dans le Christ, si pris comme tel ou comme mythe, nous trouvons l'exemple le plus abouti du sacrifice de soi. C'est un mélange de ces deux idéaux qui soutient la notion de l'individu qui a fondé la philosophie occidentale - "soi" comme centre du nihilisme, soi-comme-dénégateur-de-soi, et pour aller plus loin soi-comme-destructeur-de-soi. Ce premier acte de violence provoque l'émergence d'une tendance de la philosophie et de la culture occidentales à être extérieurement violentes, guerrières et anti-communautaires. Je concède qu'il s'agit là d'une généralisation large à laquelle des exceptions peuvent être trouvées, mais j'essaye de souligner les tendances historiques. Cette idée explique la violence des Croisades et de l'Inquisition espagnole, les écritures externally-nihilistes de Machiavel, la philosophie terriblement morne de Hobbes, le processus synthétique violent de Hegel, la dépersonnalisation croissante du mouvement scientifique du début du 20ème siècle, tout à travers le sentiment de faire-la-paix-à travers-la-guerre qui domine la scène politique moderne.

Oh, quoi que ce soit qui ait pu se réaliser à travers le cours de l'histoire occidentale, l'avons-nous seulement démarré avec la conception inverse de l'individu - que l'individu sait une seule chose : tout ? C'est-à-dire, que tout ce qui vaut la peine d'être su, l'individu le sait déjà ! Les individus qui ont tenu ce discours ont subit bien souvent la persécution, leur propos ont été dénaturés. Je citerais Peter Abelard, un des premiers philosophes monastiques dans ce camp, tout comme Friedrich Nietzsche, de qui je tends à croire qu'il n'est pas tout à fait le nihiliste que la plupart des personnes tendent à le faire paraître. Mais plutôt, des penseurs tels que ces deux là ont essayé de montrer seulement le nihilisme inhérent aux établissements occidentaux, et ont en réalité simplement soutenu une idée d'une conception auto-validante de l'individu. -- ChrisPeterson


Je me sens dans l'impossibilité de m'en remettre à la philosophie ou à la littérature pour soutenir un unique point de vue concernant LeIndividu et LeCollectif. Il semble amusant de tenir et défendre des positions extrêmes. Cela semble ennuyeux de voir la vérité quelque part entre-deux. Mais : nous vivons dans un système complexe et construire un antagonisme entre "les éléments" et "le système" dans le sens d'une ThéorieSystème semble non fondé. Si le développement biologique est lent, pour autant la sélection à partir d'un fond commun génétique est toujours présente et nous n'avons aucune base (exceptée le manque de données scientifiques) pour supposer que les humains sont fondamentalement inchangés. Nos esprits changent sûrement plus rapidement avec le développement des langages et concepts. Les humains se construisent sur leurs bases biologiques changeantes et sont réglés par beaucoup d'influences (contextes) pour interagir l'un avec l'autre (coopérer) dans des systèmes complexes. Ces réglages sont à l'évidence différents dans les sociétés occidentales et orientales. La plus grande partie de ce que nous faisons et pensons se rapporte aux systèmes, mais nous ne dépendons pas entièrement d'eux, bien que nous dépendions toujours d'un certain environnement (l'île de Robinson). Ainsi la réponse ne peut pas être une vue unique (nous en avons déjà un assortiment riche) mais un modèle synthétique, permettant d'intégrer partiellement et de comprendre ces vues comme des instantanés à l'intérieur d'un système complexe à partir de différents points de vue dans le temps et l'espace contenant divers degrés d'incertitude. Je suis désolé que cela soit si ennuyeux. -- HelmutLeitner

Je trouve votre perspective des plus agréables à lire. Votre point de vue sur les instantanés du système complexe que je pense comme un univers, me rappelle exactement la compréhension que j'avais eue un jour après avoir lu "Chaos : La production d'une Nouvelle Science" : que les fractales peuvent uniquement être observées comme des intantanés de leurs modèles mathématiques, et qu'elles sont elles-mêmes des modèles simples de la nature. En observant les systèmes naturels au fil du temps avec le concept de chaos à l'esprit, il semble alors que toute notre compréhension de n'importe quel système que nous pouvons comprendre, se résume au meilleur modèle que nous pouvons construire de ce système considéré pendant un court laps de temps. La mécanique quantique dépend aussi de la conscience qu'observer quelque chose change sa nature. J'ai eu le sentiment que ceci s'appliquait à toutes les choses, jusqu'aux électrons qui dans les impulsions électriques constituent et élaborent la pensée tandis qu'ils sautent de neurone en neurone. L'univers est complexe et peut en tenter certain de le réduire à une théorie unipolaire ou une opposition bipolaire. La vérité pour moi est que ces vues sont des modèles simples de minuscules parties de la création. Le Réel n'est pas seulement plus difficile que cela à mettre à plat (NDT : définir clairement), c'est impossible ; finalement la question est simplement : à quel point vous voulez savoir et à quel coût.

Cela amène aussi à s'occuper de MaybeLogic? et des tunnels de réalité dont parle RobertAntonWilson?. J'en suis venu à croire que puisque je vis dans un univers auto-déterministe de quantum, ce que j'observe je le crée à cet instant et à cet endroit, quoi que cela puisse être. Ce n'est pas simple, c'est brouillé, mais ce n'est pas ennuyeux. -- JasonMichaelSmithson


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