De Robbins et de Langton (2001)...
La littérature a prouvé qu'il est possible de transmettre tout la gamme des émotions avec du texte. Le vrai problème est que cela prend beaucoup de temps et de talent pour faire ceci. Et donc, le problème n'est pas tellement que le texte ne véhicule pas d'indices émotifs, mais plutôt à quel point il est difficile de les y inclure. À cet effet, les indices paralinguistic sont :
Le choix du média utilisé pour la communication dicte combien et de quelle richesse sont les indices paralinguistics. La communication en face-à-face posséde ainsi la plus grande ChannelRichness?, celle-ci devenant de plus en plus pauvre quand on passe par les conversations téléphoniques, l' e-mail, les notes, les bulletins et les notes en post-it. Puisque le ParaLangage est nécessaire pour déterminer l'intention dans des circonstances ambiguës (plaisantait-il ? était-il sarcastique?), l'augmentation de la quantité de ParaLangage est cruciale pour établir le lien émotif entre les personnes sur une communauté en ligne. De cette façon, la FormeSurContenu est importante.
Certains (Rutter, 1987; Sproull et Kiesler, 1988) ont argué du fait qu'en raison de l'appauvrissement induit par le texte et les communications audio en comparaison de la communication en face-à-face, l'absence d'indices sociaux devait dépersonnaliser la communication et augmenter les antagonismes. Ceci pourrait être une cause importante de la GuerreDeMot, et c'est pourquoi il est impératif de SupposerBonneFoi dans tous les échanges textuels.
Voir également le LangageCorps en rapport.
Robbins, S. et Langton, 2001) comportements d'organisation de N. (: Concepts, polémiques, applications (2ème ED canadien). Fleuve Supérieur De Selle, NJ: Prentice-Hall.
Rutter, D.r. (1987) communiquant par téléphone. Oxford : Pression De Pergamon.
Sproull, L. et Kiesler, S. (1988) Réduction des sélections sociales de contexte: courrier électronique dans la communication d'organisation. Dans Computer Supported Co-operative Work : a Book of Readings. San Mateo, Ca: Morgan Kaufmann.
Je suis responsable de modération/hébergeur/forum de tableaux d'affichage (bulletin boards) et autres systèmes de discussion collaborative depuis le début des années 80, sur Compuserve, GEnie, AOL, sur les listes de diffusion de l'IETF, et dans nombre de grands forum et wikis, et j'ai ainsi une expérience considérable à la fois de la modération des "guerres de mots" entre les gens dans notre communauté, ainsi que pour traiter les attaques dirigées contre moi.
Un seul petit conseil que je donne est de considérer la façon dont les émotions sont amplifiées sur les médias "texte" en ligne, entraînant un cycle d'escalade qui peut avoir comme conséquence les "guerres de mots".
Quand je faisais de la recherche sur le CSCW (Travail de Collaboration Assisté par Ordinateur -- un terme académique qui a précédé celui de groupware) au milieu des années 80, je suis tombé sur une étude qui traitait du contenu émotif de l'email. Leurs recherches prouvaient que les gens interprétaient mal le contenu émotif, en le renforçant en particulier. Par exemple, si un message avait été écrit par l'auteur en vue d'exprimer un léger plaisir, le lecteur l'interpréterait comme une joie plus forte. Si quelqu'un avait écrit en exprimant de l'ennui, le lecteur penserait que l'expression était de la colère. Ma croyance personnelle quant à la source de cette escalade est qu'en l'absense de rétroactions (feedback) visuelle (le langage du visage et du corps) et audio (tonalité et intensité), notre esprit émotif plus profond sur-compense. Le psychologue évolutionnaire en moi se dit que l'interprétation de l'émotion avec acuité dans les groupes a été un trait humain permettant la survie durant 100.000 années, mais que notre cerveau émotif n'a pas évolué pour permettre de comprendre avec acuité les émotions véhiculées par les mots à l'écrit.
Quelques autres études dans le domaine psychologique ont prouvé que les gens répondent au contenu émotif de la communication pas spécifiquement selon sa nature, mais selon le niveau d'intensité. Si une conversation commence sur un mode non-émotif, d'autres répondront de la même façon. Si quelqu'un franchit la limite qui consiste à élever le langage au niveau émotif, d'autres s'autoriseront un langage émotif de même intensité pour rejoindre la conversation. La nature de l'émotion (plaisir, colère, amitié) n'a pas toujours d'écho, mais si des mots doux ont été employés, des mots doux seront répondus, si des mots plus intenses ont été utilisés, les autres se permettront de répondre à ce niveau d'intensité.
La combinaison de tout ceci, à mon avis, est une cause sous-jacente qui explique pourquoi les "guerres de mots" et autres formes de conflit semblent tellement plus être un problème sur l'Internet qu'ils ne le sont dans les groupes personnels. En fait, un cercle vicieux s'amorce. Par exemple, quelqu'un post quelque chose avec un brin d'humour. C'est mal interprété comme étant ironique, ce qui pousse le lecteur à s'autoriser à répondre avec ironie. Ceci à son tour est pensé comme étant du sarcasme, pas de l'ironie et les lecteurs s'autorisent alors à répondre à ce niveau d'émotion. Le sarcasme est alors mal interprété comme semi-insulte, puis comme insulte et ensuite comme de la colère. Maintenant que l'intensité émotive très élevée, nous sommes amenés à répondre à ce niveau d'intensité. D'où enflammement, "guerre de mots".
J'ai eu de la chance au cours des 15 dernières années car j'ai appris ces concepts en les employant comme meme (NdT : cf CraoWiki:MeMe) pour expliquer de quoi il en retourne aux facilitateurs et modérateurs qui travaillent pour moi. Je leur enseigne que certains mots ont un contenu plus émotif que l'on peut avoir souhaité. Par exemple "supposez", "ne pas", "devriez" et "oublie" sont des mots couramment utilisés qui ont une lourde charge émotive. Parfois même il vaut mieux commencer par un "oui" plutôt que par un "non" parce que "non" peut véhiculer un contenu plus émotif quand il est présenté en premier. J'essaye d'éviter les expressions qui suggèrent le "blâme" ou la "responsabilité" dans mes mots. J'essaye de me référer spécifiquement à mon propre état émotif, soit tout simplement en utilisant des émoticônes, soit de manière explicite : "je ne suis pas fâché, mais juste un peu préoccupé". J'essaye de m'assurer que mes équipiers comprennent qu'ils sont responsables de leur propre état émotif interne, pas de celui des gens qu'ils modèrent.
Ces astuces ont été d'une aide considérable.
(Remanié partiellement dans AtténuerEmotions.)
Un effet intéressant du phénomène de ParaLangage est que les journalistes de radio et de télévision doivent moduler leurs voix de telle manière que quand ils racontent une info, ils semblent rester objectifs et éloignés de l'histoire. Ils parlent de manière complètement non-naturelle, tout à fait différemment d'un conteur qui raconte une fable. Cependant, ils ne parlent pas de façon monotone, car le cerveau humain a des difficultés pour différencier les phonèmes d'un discours monotone. Plus clairement, il est ennuyeux d'écouter quelqu'un de monotone. Plutôt, ils font osciller l'intonation des mots de haut en bas d'une manière qui n'est pas présente dans le discours normal, mais bien dans ce qui est considéré comme journaleux. Écoutez soigneusement la prochaine fois que vous entendez un journaliste sur la radio ou à la télévision et vous entendrez ce que je veux dire. Le ParaLangage des intonations qui véhicule une intention émotive est comme une couleur qui relie de gros morceaux de mots et d'idées ensemble (c'est-à-dire, il est à un niveau plus élevé que les propositions). Ceci exige nécessite uniformité et douceur. L'oscillation perturbe le flot régulier, et ainsi la capacité du cerveau à détecter les qualités émotives, mais pour autant elle est meilleure que la monotonie car les mots ressortent clairement distingués les uns des autres. Tout à fait un mindhack. -- SunirShah
Quelques liens :
--- Est_ce que quelqu'un a essayé de codifier complètement le paralangage ? Ce serait très utile pour faire face aux personnes de nature autiste. Cela pourrait aider à expliquer beaucoup de choses aux gens. Ceci dit, si je devais le faire, je ne saurais pas vraiment par où commencer -- MahyarMcDonald?